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Provenance géographique

Il y a énormément de nationalités différentes : sur un groupe de 12 personnes, par exemple, il peut y avoir 7 nationalités. Et les gens sont passés par plein de pays avant d'arriver ici! M.C., bénévole à Rouen.

Les personnes peuvent venir de partout dans le monde : Afghanistan, Kosovo, Algérie, Maroc , Tunisie, Syrie, Madagascar, Liban, Erythrée, Soudan, Roumanie, Irak, Kazakhstan, Mongolie, Népal, Tchétchénie, Argentine, Brésil, Cuba, Espagne, Italie, Angola, Burkina-Faso, etc. Ils ont pu traverser différents pays, s'y installer quelques temps, ce qui joue aussi sur la diversité des langues qui peuvent servir de référence pour l'apprentissage du français.

Si on peut souvent se raccrocher à ces nationalités pour catégoriser nos groupes d’apprenants, elles n’en cachent pas moins bien d’autres différences importantes à prendre en compte dans l’enseignement. Différences de statuts, de parcours et de projets, qui renvoient aussi à une grande diversité des langues connues/parlées.
C'était super, c'était la première fois que je me retrouvais avec des Camerounais, des Vietnamiens... ça a été pour moi une première étape de socialisation. Gabriel, apprenant de français.
Meyriem a 45 ans, elle est originaire de Turquie. Elle est installée en France depuis 10 ans où, avec ses enfants, elle a rejoint son mari. Aujourd’hui ses deux fils sont autonomes, ils vont au lycée. En Turquie, après la fin du collège, Meyriem a obtenu un diplôme de couturière et c’est un métier qu’elle a exercé pendant de nombreuses années. Depuis son arrivée, elle a suivi quelques cours de français dans une association de quartier. Meyriem est à l’aise à l’oral, néanmoins elle souhaiterait perfectionner ses connaissances de la langue écrite afin de pouvoir travailler ou suivre une formation professionnelle.

Fatih a 31 ans, il est originaire de Turquie où il était ingénieur dans l’informatique. Arrivé en France il y a 6 mois, c’est la première fois qu’il prend des cours de français. Pour s’exprimer, Fatih n’hésite pas à mobiliser ses connaissances en anglais. Ce recours à une autre langue lui permet d’effectuer des rapprochements avec le français. Le projet de Fatih n'est pas encore défini, il hésite à s'installer en France et s'interroge quant à la possibilité de rejoindre de la famille aux Etats-Unis.
Les portraits de Meyriem et de Fatih mettent en avant des points communs et des différences. S'ils partagent une nationalité et une langue, on se rend compte que leurs parcours (scolaires, professionnels), leurs projets (s'installer en France, travailler, suivre une formation qualifiante), leurs ressources et connaissances langagières (en français, en anglais) diffèrent. La diversité est omniprésente, c'est pourquoi il est nécessaire de ne pas s'arrêter aux nationalités.