Partager

Participants, apprenants, étudiants, stagiaires... Des adultes avant tout!

Dans le roman de L. Cossé, Les amandes amères, une femme entreprend d’enseigner la lecture et l’écriture à une autre femme, Fadila, âgée d’une soixantaine d’années. « En âge scolaire, c'est clair, Fadila n'a pas quatre ans, mais deux. Elle ne sait pas ce que c'est qu'une ligne, ni aller de gauche à droite. Elle ne fait pas la différence entre une courbe et une droite, elle n'a pas idée que les lettre doivent être identique, séparées les unes des autres, et par des espaces semblables. Peut-être n'a-t-elle jamais dessiné. »    (L. Cossé, Les amandes amères, Gallimard, p.31)
La tentation est grande, sans doute, d’évaluer les personnes en fonction d’un supposé niveau scolaire. Mais quel que soit leur niveau scolaire, les participants aux cours de français sont des adultes avant tout, et ils ont toujours - et à coup sûr - une expérience extra-scolaire, une vie avant leur venue en cours de français. Leur méconnaissance du français (oral et/ou écrit) ne signifie pas qu’elles n’ont pas des ressources par ailleurs qui pourront être mises à profit pour l’appropriation du français.
Certains supports d’enseignement initialement pensés pour des enfants risquent d’être ressentis comme une forme d’infantilisation. On peut compter sur l'intelligence, la maturité, le bagage des apprenants.
Emilie Lebreton Emilie Lebreton
Photos: Emilie Lebreton © - Tous droits réservés

Je sais pas, des fois on est traitées comme des gamines! Cristina, 39 ans.