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Écriture et lecture en français

Lire et écrire en français nécessite outre la connaissance du code alphabétique, la maitrise du principe alphabétique (ou combinatoire). Mais cela implique également, d’un point de vue strictement technique, de maitriser – au moins en partie- des éléments lexicaux et syntaxiques du français.

Ces considérations purement techniques à présent énoncées, on s’intéressera à d’autres aspects de la littératie : aspects culturels, sociaux, affectifs qui sont partie prenante du processus d’appropriation de l’écrit.
 
 
 

Lecteurs et scripteurs dans une autre langue

Si les personnes savent lire dans une ou plusieurs autre(s) langue(s) le transfert des compétences en lecture écriture devrait être possible.
Quel est le système d’écriture ?
- Alphabet (les signes représentent des phonèmes) ?

Si je sais lire en italien, en allemand, ou vietnamien : je sais former les lettres, les reconnaitre, je maitrise le principe alphabétique :  je dois simplement apprendre le son des lettres en français, ainsi que quelques principes spécifiques au français par exemples  :
   - Les graphèmes complexes : o=au=eau           
- Les lettres muettes « les poulets rôtis sont cuits »

Si je sais lire en grec, ou en russe, par exemple, je connais déjà le principe alphabétique et sais combiner voyelles et consonnes. Je dois simplement apprendre les signes de l’alphabet latin, et leur correspondances grapho-phonémiques (signe/son).

NB :
Si je sais lire/écrire dans un alphabet consonantique : dans ce cas aussi, les principes de l’écrit alphabétiques sont déjà acquis, et je dois comprendre ce qui différencie le système d’écriture du français du système que je maitrise. Par exemple, et en plus des éléments décrits plus haut, l’idée selon laquelle les voyelles sont notées entre les consonnes.
Si je connais l’écrit en arabe, je dois apprendre le sens de l’écriture en français (de gauche à droite, et non plus de droite à gauche)

D’autres systèmes d’écriture peuvent fonctionner très différemment, et les compétences êtres moins directement transférables. Il importe dans ce cas de souligner les différents fonctionnement. C’est le cas des alphasyllabaires, des syllabaires (où les signes représentent des syllabes), des idéogrammes (les signes ne représentent pas une syllabe ou un phonème, mais une idée).

 

Non lecteurs non scripteurs dans une autre langue

On parle souvent de personnes analphabètes, ou de cours d’alphabétisation, semblant ainsi réduire la lecture ou l’écriture à la connaissance de l’alphabet et à la capacité à en combiner les lettres. Il ne faut pourtant pas perdre de vue que même sans savoir lire ou écrire, les personnes entretiennent à l’écrit une certaine forme de rapport. Il n’y a pas d’apprenant qui arrive vierge de toute représentation sur l’écrit, et ces représentations jouent un rôle central dans la façon dont les personnes s’approprieront l’écrit.
L’écrit peut revêtir des atours sacrés, effrayants ou séduisants. On peut ressentir le besoin de se l’approprier, sous différentes formes (allant de la lecture des horaires de bus aux plaisirs de la littérature, d’un plan de montage de meubles suédois à l’appropriation de textes religieux, de l’écriture de mots d’excuse à des échanges sms etc…)
Pensons aussi l’appropriation de l’écrit comme quelque chose de progressif, de continu : il n’y a pas un moment où on ne sait pas lire (du tout) et « tac! » un moment où on sait lire, pas un moment où subitement, on maitrise l’écriture.
Les erreurs, pour l’écrit comme pour l’oral, peuvent être des signes d’une acquisition [lien vers statuts des erreurs]