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Erreurs

Les questions que je peux me poser en tant que formateur FLE:

Quelles compétences je vise à faire acquérir aux apprenants? Est-ce que je vise la perfection syntaxique et orthographique? Est-ce que je vise des compétences en cours de construction et donc partielles?

C'est cette dernière voie que nous allons explorer. Nous favoriserons et valoriserons les logiques d'apprentissage, de compréhension et de production des apprenants plutôt que la mémorisation exhaustive de l'orthographe et des structures du français. Par exemple nous valoriserons la production suivante : « Jomabel Sofia » dans la mesure où l'apprenante ici tente de reproduire les sons qu'elle entend dans « Je m'appelle Sofia ». Autre exemple : « Komotalivo » pour « Comment allez-vous ». Ces productions sont autant d'indices pour l'enseignant sur différentes pistes de travail pour la suite : par exemple ici, il pourrait s'agir de travailler les correspondances entre les sons et les lettres et combinaisons de lettres. Les exercices de phonétique sont souvent utiles dans l'apprentissage de l'écriture et de la lecture.
Les erreurs occupent une place importante dans l’apprentissage d’une langue étrangère, c’est pourquoi il est impératif de les appréhender d’une manière positive. Les erreurs que l’on relève dans les productions des apprenants méritent d’être prises en compte car elles sont de véritables indices pour situer l’avancée des apprenants. Il ne s’agit pas seulement de corriger dans le sens « du syndrome de l’encre rouge », mais de s’appuyer sur ces erreurs pour donner du sens aux activités en offrant aux apprenants la possibilité de comprendre le fonctionnement de la langue. Par exemple, la correction peut s’accompagner de discussion. Au-delà du sens, cela permet aux apprenants de se rendre compte des progrès et/ou des « difficultés » qui persistent. Pour celui qui enseigne, c’est aussi un moyen intéressant de comprendre les origines des erreurs et d’adapter les activités.

 

Et les accents ?

En cours de langue l'apprentissage de la prononciation fait partie des objectifs visés en particulier pour le développement des compétences orales (compréhension, production). Identifier la façon dont se prononcent les lettres et les syllabes se fait notamment à l'aide d'exercices permettant d'associer la graphie et la phonie. Il est  possible de faire travailler la prononciation à travers des exercices /et ou supports écrits (quelques exemples parmi d'autres : reconnaissance des sons associés à la graphie, dictée en binôme, dictée au formateur,  lecture de virelangues, chant...).
 
Avant un cours ou lors d'un cours, en vue de proposer des exercices ou des informations concernant la phonétique, il est judicieux de se demander ce qui est prioritaire à enseigner et ce qui ne l'est pas. Par exemple, savoir discriminer les consonnes, les voyelles et les doubles voyelles est nécessaire, connaître certaines liaisons également. En revanche, savoir discriminer les différents types de son [e] ne l'est pas parce que ces différences de prononciation relèvent de variantes régionales (en général plutôt enseigné au niveau C1/C2), parfois impossibles à identifier. Etre capable d'entendre des différences entre « êt », « ai », « é », « è », « ait », n'est donc pas une compétence à atteindre prioritairement dans le cas où nous privilégions en premier lieu la construction de sens au sein d'énoncés.
 
Pour commencer à travailler la phonétique, avec les correspondances grapho-phonétiques par exemple, il existe un livre intitulé 500 exercices de phonétique niveau A1/A2 qui propose des exercices pour les grandes bases de la prononciation.
 
Chaque apprenant a un accent qui lui est propre, une façon de parler qui lui est propre. Cet accent que nous percevons est sans doute relatif à notre perception de notre propre accent ! Ce que nous appelons « accent » est comme une trace sonore de l'histoire de vie des personnes avec lesquelles nous travaillons. Il ne s'agit pas de neutraliser ces aspects des personnes mais plutôt de les accepter. En adoptant une telle posture accompagnante, nous laissons la possibilité aux apprenants de considérer leur situation de vie actuelle dans un continuum d'expériences. Cela peut contribuer à une meilleure acceptation des situations présentes, passées et futures.